Défiguration du discours - Configuration de la mémoire

Madrid 20 Février 2003

 

Méthode d’analyse et biologie d’une mémoire créative.

 

 

 

Introduction

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

 

Nous avons une " mission " : celle de notre propre révélation en affirmant le comment de notre existence en cherchant la réponse à nos comportements dans " l’invisible " préexistant qui nous constitue. Notre futur est notre propre écriture que nous découvrons en prenant conscience de la substance de notre imagination.

 

Art, artisanat, création, culture, étique et morale, philosophie, amour, entendement, sensible, beau, laid, etc…voici des mots qui caractérisent l’Homme en société. L’Homme face et avec les Hommes, l’Etre qui perçoit et va au-delà de " soi " en utilisant les ressources qu’il possède, car sans cela, l’Homme dans sa singularité d’espèce n’existerait plus. Il serait sans comparaison, unique, et ne verrait son comportement qu’à travers un langage intérieur, sans définition et finirait probablement, par créer sa propre image transformée : son imaginaire, ses rêves et sa mort.

Disons qu’il serait un Don Quichotte qui vivrait sa vie sans pouvoir prétendre à la " folie " puisqu’il n’aurait aucun repère si non, son dédoublement conflictuel et par conséquent un Etre matériellement invisible et supérieur à " soi ". Il créerait Dieu en usant de son potentiel unique pour affirmer son pouvoir existentiel parmi d’autres espèces à condition qu’elles soient au moins deux et transformerait tout phénomène en une volonté extérieure, Etre supposé existant dans une autre dimension mais présent dans son espace-temps à travers sa durée.

 

Citons un illustre poète roumain, dont la vie ressemble étrangement à celle de F. Chopin au XIXème siècle, Mihail Eminescu. L’influence de la vision de Goethe au sujet de la Genèse et surtout du DEUS SIVE RATIO de SPINOZA, traduit en poétique ce sentiment de la genèse :

 

….Au début , alors qu’il n’y avait aucun Être, ni NON-ÊTRE,

Quand tout était absence de Vie et de Volonté,

Quand rien n’était caché, et pourtant Tout était caché,

Quand pénétrait le soi-même reposait l’IMPENETRABLE,

Etait-il un précipice, un abîme ? Fut-elle l’immense étendue de l’eau ?

Il n’y avait pas de monde qui sache et ni pensée pour comprendre,

Car il faisait nuit comme une mer sans la lumière des rayons,

Mais il n’y avait rien a voir et ni l’œil pour le regard

L’ombre de ce qu’il devait se faire ne s’était pas encore déroulée,

Et en soi bien paisible gouvernait l’éternelle paix…

 

Mais SOUDAIN UN POINT bougeait !…. LE PREMIER et UNIQUE. Voilà

 

Comme du CHAOS naissait la MERE, ET LUI-MEME DEVINT LE PERE

 

CE point-là de MOUVEMENT, plus MINCE que la GOUTTE D’ECUME

 

EST LE MAITRE SANS LIMITES AU-DELA des LIMITES DU MONDE

 

ET DEPUIS LA NOIRCEUR ETERNELLE S’EST DEFAIT EN LAMBEAUX

 

 

Les questions qui se posent dans cet exposé et qui sont liées directement aux interrogations philosophiques sont les suivantes :

 

  • Comment peut-on expliquer que des Etres Vivants composés d’éléments ayant des propriétés de mouvements internes - qui révèlent sous différentes formes des comportements à l’extérieur dans des espaces déterminés - produisent des sens en apparence semblables de par l’origine du comportement, mais perçues à travers d’interprétations différentes ?

 

 

  • Comment se détermine ce qui est création en rapport avec la réplication artisanale et en quoi des cultures différentes produisent des sens communs et des entendements divergents ?

 

 

  • Comment le monde sonore synthétise les interrogations puisqu’il constitue la preuve abstraite des propriétés engrangées par le Mouvement et cela en absence de la Chose vue, de l’image en tant que résultat d’une vision " concrète ".

 

 

  • Une dernière question au sujet des matériaux qui peuvent constitué la thématique d’une recherche complémentaire: comment des matières et matériaux symboliques et associés à des cultures et croyances ancestrales, sont devenus des matériaux " négociables ", des valeurs économiques, puisque ces matières composent un choix dans l’édification des valeurs dans les œuvres des Hommes.

 

 

 

Puisque nous allons tenter de déterminer les méthodes analytiques possibles à travers les capacités biologiques et biophysiques qui révèlent les aspects de la création fondée sur les différentes interprétations de la mémoire, j’aimerais aborder une première partie sur la constitution de l’Etre puis de l’Etre philosophe et créatif.

L’Etre représente les deux aspects fondamentaux invisibles, rendus physiquement " visibles ", puisqu’ils sont vitaux à toute existence : la philo (amour, goût) et la sophos (habile, prudent, sage). Ces deux significations sont celles de l’aboutissement d’une longue expérimentation, acquisition de la conscience de " soi " et de ses limites d’entendement lors de la socialisation, mais aussi de ce qui nous intéresse, c’est à dire la constitution d’un fonctionnement biophysique variable, sensible et en constante transformation, se manifestant périodiquement par la synchronisation de mémoires productives d’un fonctionnement multiple et complexe qui se retrouve homogénéisé lors de la communication et de l’expression.

En cette raison, la matérialisation des idées et de l’imaginaire ordonné en écriture, sont représentatives des capacités mnésiques à reproduire des synthèses du contenu de la conscience, en incluant ce qui est instinctif, c’est-à-dire prévisible par des voies qui échappent aux périodes temps de la raison et qui conduisent au " gestuel " symbolisant le langage de l’invisible.

 

Ce qui provient d’une même source mais de façon multiple, complexe est variable devient synthétisé à travers une action (anticipée et suivie par des codifications d’origines biologiques), puis selon le cas à un type d’écriture déterminé à posteriori. Par conséquent, le résultat final, selon le type d’action et/ou par une notation choisie, limite, délimite et concrétise ce qui est variable par définition.

 

 

Par définition : la variabilité d’un contenant est fonction de la variabilité d’un contenu et de la variabilité de son environnement.

 

On passe ainsi d’une analyse des modes de pensée à l’analyse de l’œuvre et son autonomie à travers la perception des autres ; nous passons d’une variable à une autre variable.

L’aspect de l’équilibre et de l’absolu est un rapport de synchronie déterminé par la complémentarité périodique d’éléments existants et préexistants dans des espaces et dimensions dont les variables s’organisent en mouvement symétrique.

Dans le cas de la vision des choses, cela conditionne des situations donnant lieu à plusieurs comportements possibles en rapport avec les paramètres engendrés par la situation mais qui aboutissent à des identités communes à travers les notations.

Ces notations constituent les limites " stables " à partir desquelles se développera la variabilité de l’entendement.

Toute variable produit des périodes où s’ordonnent les résultats successifs des modifications.

 

Ce rapport peut être entendu comme celui du différentiel entre l’application artisanale et la création et dans le cas de la création, selon le degré d’abstraction faite à la conscience des cultures, il peut engendrer des phénomènes opposant et différenciant en temps réel des entendements et des interprétations fondées pourtant sur le même objet.

Dans ce sens la réalisation artisanale est une production résultant d’une des périodes de synthèse des valeurs obtenues par évolution et la création représente cette variable.

 

En observant les recherches dans d’autres domaines scientifiques, nous constaterons que cette confrontation, entre des espaces " opérateurs " composés de structures variables dans une même dimension ternaire consciente aux Êtres vivants, est préexistante de par le fondement même de toute organisation c’est-à-dire une anthropogénie.

Selon cette affirmation notre " cerveau " possède une mémoire première, prénatale si j’ose dire, " perdue " en partie (celle provenant d’un milieu amniotique) lors de l’apprentissage des moyens de communication et d’expression postnatale. Ce groupe de " mémoires " induites à " l’invisible " est préexistant; il forme notre sous-conscient et surtout il sert de support à l’édification du groupe de mémoires affectives qui conditionne les " mémoires actives ".

 

Ainsi, nous allons aborder plusieurs sujets dans le domaine de la biologie et de la biophysique avant de parler de philosophie et de musique, afin d’expliquer ce que représente la mémoire et de définir l’analyse de la créativité par l’adoption de la méthode selon sa définition et ces applications aux XVIIème et XVIIIème siècle:

 

  • La méthode représente les passages du concept constatif (le chemin suivi) au concept normatif (le chemin à suivre). Au XVIIème siècle (1637), Descartes applique le concept normatif mais au XVIIIème siècle celle-ci prend le sens spécialisé de " système de classification " et dans le domaine des sciences naturelles par extension, la méthode fait référence à " l’ordre " réglant une activité.

 

 

 

Mais lorsque Descartes parle de la " faculté de comprendre ", il ne s’agit pas d’une métalepse (transfert de signification comme entendre pour comprendre) puisque des donnés biophysiques qui nous constituent, déterminent des facultés par lesquelles le fait de comprendre n’est pas assujettit au fait d’entendre mais donnent lieu à des fonctionnements complémentaires qui sont celles d’éléments formant des corps entièrement sensibles. Dans ce sens la substance est la chose qui signifie la simultanéité du fonctionnement.

 

La répartition de ces éléments constitutifs des corps sensibles, n’a pas que des limites dues à la surface d’un corps mais par corrélation des sens l’ensemble devient fonction et conduit à l’entendement ; celui-ci provient du pensé et détermine l’espace et engendre l’organisation des critères du comportement.

 

Comme nous l’avons mentionné, " l’absence " de limites des systèmes sensitifs, concerne non seulement un corps sensible mais un ensemble de corps communicant et complémentaires dans un espace d’action visible et d’autres espaces supposés visibles par l’imaginaire - telles des signes traduits par la notation en lettres composant des mots et les mots composant des phrases et engendrant chacun d’eux l’expression " écrite " d’un langage. Le langage est l’articulation (rythmique, dynamique) représentative de mouvement au même titre que l’expression, mais les deux ont chacune leurs caractéristiques et leurs sens. La notation à partir du langage fixe des " limites " dans sa structure première en déconstruisant l’imaginaire afin de l’ordonné, puis le fonctionnement entre langage et notation devient proportionnel et lié à des critères mnésiques, suivant l’évolution de la volonté.

Le langage peut être absent, alors que l’absence d’expression montre une pathologie du système sensitive et/ou une forme d’isolement dans l’entendement, telle une trajectoire inverse dans le phénomène de la communication.

 

Dans ce sens, il faut savoir que tout ce qui nous compose est en constant mouvement et s’adapte à toutes les situations dans le Temps divisé par périodes (des durés) qui couvrent la " non-existence " et l’existence pendant laquelle se développe l’imaginaire.

Cette " écriture " qui rassemble un nombre variable d’éléments contient les différentes donnés " primaires " qui déterminent nos comportements selon des topologies géophysiques mais qui procèdent des mêmes fondements élémentaires : dimensionnels et spatiaux.

En classifiant par niveau l’évolution des " éléments " primaires nous pourrions proposer 4 niveaux incluant l’aboutissement de l’édification de l’Etre humain dit créatif.

 

Transposant cela à l’analyse d’une œuvre visuelle, " écrite ", gestuelle, nous constaterons que nous partons, en apparence, dans un " autre " raisonnement mais que nous procédons par " décomposition " d’un ensemble pour le " reconstitué " à travers l’interprétation, considérant ce qui est sensible comme fonctionnel, donc dans sa fausse " fixité " afin qu’il devienne quantifiable.

Par conséquent et par allusion à la notion de vérité, nous pourrions dire que nous considérons ce qui est quantifiable comme vérité, alors qu’en terme de dimension ce qui est vrai est ce qui est absent.

 

 

Précision importante : les 4 Niveaux que je propose font le lien entre l’Etre comme résultant d’une constante qui lui apparaît étrangère puisqu’il ne peut avoir conscience en temps réel et puisqu’il s’inscrit instamment dans cette constante d’où il est issu.

 

1 – Au premier " niveau " il s’agit de la définition de la trajectoire convergente d’éléments primaires provenant de Dimensions différentes et s’organisant à l’intérieur d’espaces appartenant au visible et supposé existant et non " matérialisable ".

 

La métathèse

(transposition dans une opération de changement constant) tel le " jeu des miroirs ", induit lors de la perception, la diminution par fragmentation géométrique d’une dimension.

 

 

Schéma 1 – la notion de volume

 

 

(Spinoza l’éthique livre 2: De la nature et de l’origine de l’Esprit: axiome 1 et 2

 

Naissent ainsi, des espaces corrélés par la mobilité d’éléments " primaires " qui s’ordonnent et se déterminent en fonction de dimensions devenues - par diminution – imaginables à l’intérieur de macro-dimensions1. Dans le cas contraire (une dimension dite " ouverte "), la multiplication d’espaces appartenant à plusieurs dimensions, donne naissance à une nouvelle dimension d’une capacité différente – une macro dimension possible linéaire et sans volume - supposée également existante au-delà de ses " limites " perceptibles. Ces mêmes éléments qui transitent d’un espace à l’autre, deviennent " visibles " dans leurs phases de transition vers " l’invisible " d’une autre dimension (inférieure ou supérieure), qui à son tour appartient au " visible " d’une nouvelle dimension. Cela sous-entend que ces éléments suivent de manière chaotique des trajectoires dont la particularité est celle de " fixer " et de rendre variables - de point de vue topo métrique - des espaces formant des chaînes.

En fait l’élément fondamental à la création de tout espace n’est pas ce qui est géométriquement visible mais la source du mouvement qui donne lieu à des formes géométriques organisées.

Ce mouvement possède sa propre capacité de rendre tout espace sensible.

 

Par opposition on peut supposer que chaque période de " fixité " [montre les points du schéma] de ce mouvement, matérialise le sensible sous différentes formes.

 

Certains de ces espaces sont perçus par notre capacité d’entendement, c’est-à-dire qu’ils sont analysables selon une perception élargie, en volume puisque nous le sommes, et engendre des médiateurs entre l’imaginaire et leur matérialisation en corps différents de par leur aspect visible, devenant ainsi les preuves d’une " vérité " signifiante. De même, ces éléments primaires révèlent leurs identités dans nos dimensions car ils finissent par avoir des fonctions dans la constitution de " corps " complexes.

Leurs mouvements produisent des symétries à l’intérieur d’espaces qui définissent les limites de ces " dimensions " qui sont les nôtres.

Cette symétrie des corps est un des aspects fondamentaux qui rend intelligible la signification des sens et permet le phénomène de réplications et par conséquent celui de la mémorisation. Son origine supposée peut être celle de cette macro-Dimension linéaire qui " produit " des volumes et qui nous détermine la perception des 6 directions possibles en considérant le " corps " comme axe de l’existant. Toutefois il n’y a qu’un seul " volume " perceptible celui qui est devant notre appareil oculomoteur car l’accès aux 4 autres est déterminé par la possibilité de rotation de la tête et le dernier supposé possible par rotation sur l’axe du corps lui-même. L’impossibilité physique de procéder à un de ces mouvements (en dehors de pathologies dues à des lésions cérébrales) limite la vision propre et augmente proportionnellement le sens de l’imaginaire. C’est le cas du regard porté sur une sculpture dont le volume est scindé en sections perceptibles.

2 – Le second " niveau " est celui où se constitue la chaîne d’Espaces dans laquelle se déterminent les premières associations d’éléments primaires, formant ainsi un réseau communicant et productif de variables à l’intérieur d’un corps. Dans ce sens, on peut parler de communication constructive ou destructive selon la qualité des modifications et mutations lors des procédures d’association des éléments primaires et leurs mutations en éléments complexes.

On peut supposer qu’a ce niveau il s’agit d’une première transition entre un fonctionnement " mécanique " et un comportement conditionné menant à l’intelligence.

 

Le mouvement en tant que fondement de toute action et trajectoire, fixe ainsi les limites d’un parcours-temps, se déterminant dans un espace commun et une macro-dimension proportionnelle au mouvement.

On peut attribuer à ce second niveau le principe de développement qui n’est plus celui de la nécessité vitale mais celui de l’expérimentation dans une perspective de production par réplication.

Par conséquent ce second niveau implique l’accroissement de la mémoire fondée sur la pratique résultant de l’expérimentation d’un parcours indéterminé a priori. La définition de ce parcours pendant lequel se forment les caractéristiques de cet accroissement que nous pourrions appeler " mémoires additionnelles ", engendre la conscience de nos comportements à partir d’éléments qui ont déjà l’expérience du mouvement. Dans ce cas la notion du " temps " n’a plus le sens de déplacement linéaire mais celui d’une amplification intérieure, comme une stratification compacte mais variable où les strates contiennent des éléments communs " stables " (symétriques) tels des identifiant d’un ensemble en progression. Avec cette vision physique du temps " stable ", on peut faire la comparaison avec des comportements communs mais à des époques différentes qui donnent une fausse vision de l’évolution sous la forme d’une idéologie de progression des rapports environnement-être, qui ordonne le temps dans l’histoire. Lorsqu’une technique se transforme, elle n’engage qu’elle en créant un rapport d’usage et non pas de progression. Cela différencie la " connaissance " du savoir.

 

3 –

Le troisième " niveau " signifie un fonctionnement conditionné par les rapports communicants entre stimuli externes et réactivité internes, entre phénomènes captés et traduits par le biais de l’anticipation cérébrale post-perceptive. Cette anticipation se fonde sur des calculs fait par le cerveau à partir d’expériences mémorisées dans cette " mémoire additionnelle " du niveau 2.

 

Le Prof. Berthoz donne l’exemple d’une réaction du cerveau lorsque nous voulons soulever une pierre et nous ne connaissons pas le poids puisque nous ne savons pas en quelle matière est fait l’objet. Imaginez la pierre ponce que vous voyez pour la première fois. La masse impressionnante signale par anticipation au cerveau qu’il doit fournir un effort musculaire. Celui-ci transmet des stimuli d’une intensité approximative, souvent supérieure selon la masse de l’objet perçu. Par exemple, un bloc plus petit que la pierre ponce mais en béton ; si la matière n’est pas identifiée, l’intensité du mouvement et de la contraction musculaire sera inférieure à ce qui est nécessaire.

 

Prenons un exemple dans l’art de la peinture : je trace un trait avec un pinceau ; le second trait, je le désir plus épais donc je fais la différence entre la pression exercée par ma main afin d’obtenir un trait plus fin et un plus épais. Oui, mais cela même avant l’expérimentation et " je sais " qu’en appuyant plus fort je vais obtenir cette épaisseur.

 

Dans le domaine de la musique prenons l’exemple d’un percussionniste que nous voyons et qui se prépare de frapper avec une mailloche un gong. Avant même de frapper nous percevons son geste ; si celui-ci est ample alors notre oreille se prépare et accepte l’intensité et la dynamique du son, mais si nous sommes " surpris ", qu’il fasse un grand geste et un " petit son " ou l’inverse, alors cette " surprise " sera due au fait que notre appareil oculomoteur observant le geste à provoqué par transmission des calculs de dynamique une tension ou trop ou pas assez trop. Nous avons par cela, anticiper sur le résultat en usant d’un dispositif de correction a posteriori de l’action.

 

Cela montre un décalage de périodes temps qui révèlent la formation d’une seconde mémoire, capable de quantifier et d’identifier un objet précis, mais qui à chaque fois fera l’objet de correctifs dues à la situation et au type de perception. Autrement dit, la seconde fois que le même objet sera perçu à la même taille et avec la même couleur, le système de perception va signalé l’identité retenue mais lors de l’action le calcul en temps réel apportera forcément des nouveaux correctifs en fonction de la variabilité des autres éléments tels l’environnement, l’état physique de " soi " etc….

 

Cette notion du " temps " est très différente de la dernière expérience faite par un groupe de physiciens (Nicolas Gisin, Hugo Zbinden, Valerio Scarani et André Stefanov de l’Université de Genève et Antoine Suarez du Centre de Philosophie Auantique de Zurich) et qui mérite d’être citée puis reprise plus loin comme exemple d’un autre phénomène au " niveau 4 ". En effet, le Temps tel que nous le comprenons, est celui de périodes de durées qui forment les différentiels de transmission, de communication, de notre histoire qui s’écoule, de notre existence et expérience, autrement dit, les fragments issus du Temps, que nous percevons et qui reposent sur la mémoire mécanique.

L’analyse du Temps à travers le déplacement de deux photons qui régiront simultanément sans " concertation " préalable, de manière synchronisée et identique, tel deux personnes face à face qui font la même chose sans précisions antérieures, correspond à une sorte de préexistence du Temps et de son absence.

Cette théorie prouvée, montre que nous existons à partir d’un " support " dont le fonctionnement est symétrique a posteriori d’un ensemble chaotique et homogène dans une multitude de dimensions possibles. Ainsi, l’exemple qui suivra, même très loin des sciences fondamentales, montre bien cette différence.

 

Ce cas de figure est celui où nous ne connaissons pas l’instrument ni sa puissance, ni ce que c’est qu’une mailloche, donc nous sommes intégralement " choqué " lors du déroulement du mouvement et de l’impacte sonore. Dans ce cas il s’avère que l’observation du seul geste de l’instrumentiste n’a pas suffit et engendré les calculs nécessaires à produire notre comportement. En cette raison il ne s’agit plus de réaction anticipative mais de la capacité de s’adapter à travers une expérience, à un résultat variable. Il s’agit surtout d’un fonctionnement des durés de transmission mnésique dans un Temps préexistant dépourvu de " mémoire ".

 

Cet aspect neuropsychique montre que le cerveau possède des capteurs sensitifs qui transmettent des informations et anticipent la réaction même en absence de toute expérience. Cela peut être interprété a posteriori comme un comportement d’évaluation qui constitue la mémoire additionnelle en absence de ce que nous considérons comme vrai.

Ainsi l’explication du niveau 1, se justifie par le fait suivant: l’expérimentation n’est pas une finalité en soi, mais un automatisme induit à tout corps et donc variable de par la variabilité du type de mouvement et des capacités physiques du sujet qui perçoit.

 

Partons du principe que ce que nous analysons - puisque nous sommes conçues par d’éléments qui nous permettent de le faire – se place au 4ème niveau.

 

4. Le " quatrième niveau " signifie notre capacité d’analyse et détermine nos comportements a posteriori de la perception. De par cela, notre cerveau est sujet des niveaux qui le constituent et développe le conscient de l’esprit. Ainsi l’esprit est une sorte de conscience du cerveau qui fonctionnent par lui-même, se régénérant et gérant des capacités acquises a priori et s’organisant en partie par les donnés cités dans l’exposé des 3 niveaux antérieurs. Cette amplification du " souffle " vital représente un mouvement inexistant dans les autres dimensions.

De part cela, nous sommes uniques dans la forme dans laquelle nous nous représentons.

 

Avant de continuer, je vais faire référence à un de mes articles antérieurs, notamment au sujet de l’Âme, en tant qu’enveloppe contenant un système à la fois de médiateur et de " miroir " procédant à la synthèse entre le corps et l’esprit en tenant compte que l’étymologie des mots " âme et esprit " signifient le " souffle " vitale. Mais cette notion de " souffle " se divise en significations séparées à partir de l’interprétation chrétienne, puis des sens philosophiques qu’elles prennent.

En cette raison je vais faire référence à Benedetto Croce, qui propose à l’Âme cette double appartenance : L’âme n’est âme que pour autant qu’elle est un corps, la volonté que dans la mesure où elle meut les jambes et les bras, c’est-à-dire où elle est action et l’intuition, intuition en tant qu’elle est, au même moment, expression…..

 

L’esprit apparaît ainsi comme une tangente du corps, autrement dit comme un angle dont le segment de base soutient et donne lieu à une forme géométrique triangulaire, à l’intérieur duquel il détermine un espace d’évolution. Dans une explication plus littéraire, cette âme serait passive dans le cas où, il n’y aurait aucune tension, opposition et complémentarité, entre le " vraisemblable " de l’esprit et " l’invisible " de la matérialité du corps.

C’est également le fait d’associer l’âme et l’esprit dans un seul corps mais avec des fonctions différentes tel le mouvement en arche de la respiration.

 

A cet égard et concernant cette fois-ci l’esprit et le corps, citons une étude faite conjointement par les Profs. John Eccles, neurologue et Karl Popper philosophe :

 

" En 1977, j’ai élaboré l’hypothèse que l’esprit conscient de lui-même n’est pas seulement engagé de façon passive dans la lecture des opérations qui se déroulent dans ses nerfs, mais qu’il a une activité propre de recherche….L’ensemble des processus neuronaux complexes se trouve à tout instant déployé ou représenté devant l’esprit. Selon l’attention, le choix, l’intérêt ou la pulsion, il peut choisir, parmi cette infinité d’activités du cerveau, examinant tantôt ceci, tantôt cela, voire mêlant ensemble les résultats de la lecture de nombreuses zones différentes du cerveau. De cette manière, l’esprit conscient de lui-même unifie le vécu. Cette interaction est un processus qui va dans les deux sens…. De plus, ceux des systèmes neuronaux qui sont fréquemment activés peuvent produire une potentialisation à long terme des synapses qui stabilise les circuits neuronaux.

Il en résulterait la formation progressive de l’accumulation des souvenirs dans le cortex cérébral, fournissant ainsi une base durable pour l’unité du Moi, car en l’absence de mémoire une telle unicité ne pourrait exister.

(John C. ECCLES – Evolution du cerveau et création de la conscience – Ed. Fayard , le temps des sciences).

 

Il est important de souligner la relation faite entre le " Moi " et la " mémoire ", car cela permet d’affirmer que sans la mémoire, l’unicité dont parle John Eccles, concerne la condition d’existence de l’âme en tant qu’édificateur de l’espace géométrique dans une dimension donnée, permettant la conservation de la mémoire édificatrice du " Moi ".

 

Précisons encore une dernière fois, que l’âme comme l’esprit ont une relation étymologique commune notamment par le " souffle " qui lui, du point de vue biologique est une fonction fondamentale à tout fonctionnement gazeux chimique dont le système respiratoire et conçu pour le recevoir et faire le lien entre l’extérieur gazeux et la chimie interne des " corps ".

Mais restons dans l’analyse des aspects créatifs en affirmant que nous sommes la création par la pratique réplicative spécifique à l’artisanat qui en résulte dans la théorie des 4 niveaux associés aux 3 mondes de Popper, notamment dans le Niveau 1.

 

Nous allons comparer dans le domaine des applications qui résultent de nos capacités d’entendement et que nous pouvons classer dans 3 " mondes " en suivant l’analyse du philosophe Karl Popper, associés à nos 4 Niveaux:

Schéma 2 des 3 Mondes (p.99 Eccles):

 

 

 

 

[Niveau 1] [Niveau 3 vers 4] [Niveau 4]

 

Niveaux Monde 1 Monde 2 Monde 3

 

 

 

CHOSES ET ETATS ETATS de CONNAISSANCE

 

MATERIELS CONSCIENCE Prise Objectivement

 

 

 

NIV. 1 1. INORGANIQUE Niv. 3 Connaissance subjective Héritage culturel codé

 

Matière et énergies sur des substrats

 

Niveau 2 vers 3

 

NIV. 2 2. BIOLOGIE Expériences : - matériels

 

- perception - philosophiques

 

Structure et actions de - pensée - théologiques

 

tout être vivant - émotions - scientifiques

 

cerveau humain - intentions - historiques

 

- souvenirs - littéraires

 

Niv. 3 3. OBJETS Fabriqués - rêves - artistiques

 

- imagination créatrice - technologiques

 

Substrats matériels

 

De la créativité humaine Systèmes théoriques

 

Des outils problèmes scientifiques

 

Des machines arguments critiques

 

Des livres

 

Des œuvres d’art

 

De la musique

 

En regardant ce schéma nous constatons que nous arrivons à quelque chose d’intrinsèque entre les niveaux et les mondes de K. Popper.

 

 

II – Conscience et mémoire

John C. Eccles, comme le neurologue G. M. Edelman, partent de cette base biologique fondamentale pour aboutir à la conscience. A partir de cette notion, les trois domaines scientifiques, médical, philosophique et artistique, se rejoignent. Dans cette recherche et pour situer la notion de conscience, je vais reprendre la définition du philosophe Daniel C. Dennett, professeur au Tuft Center for cognitive studies - Medford, lorsqu’il écrit dans Content and Consciousness: … le " phénomène " qui semble être plus que tout autre essentiellement d’ordre " mental " et non physique, est la conscience (1969).

Cette affirmation comme celles d’autres philosophes tels D.M. Armstrong, (9) ou D.O. Hebb,(10) soulève l’interrogation du comment des évènements mentaux non matériels, peuvent agir sur les synapses du cerveau afin d’aboutir à des comportements productifs et des représentations symboliques.

 

" La conscience n’est qu’en un endroit. C’est qu’elle ne peut être que dans un endroit au centre commun de toutes les sensations, la où est la mémoire, la où se font les comparaisons. Chaque brin n’est susceptible que d’un certain nombre déterminé d’impressions, de sensations successives, isolée, sans mémoire. L’origine est susceptible de toutes, elle en est le registre, elle en garde la mémoire ou une sensation continue, et l’animal est entraîné dès sa formation première à s’y rapporter soi, à s’y fixer tout entier a y existé.

Mlle. De L’Espinasse: Et qu’est-ce donc que la mémoire?

Bordeu: La propriété du centre, le sens spécifique de l’origine du réseau, comme la vue est la propriété de l’œil; et il n’est pas étonnant que la mémoire ne soit pas dans l’œil, qu’il ne l’est que la vue ne soit pas dans l’oreille....

Denis Diderot, Le Rêve de d’Alembert, dialogue entre Mlle. De l’Espinasse et le docteur Bordeu.

Au XVIIe siècle, Descartes avait déterminé deux types de substances qui sont à l’origine de la méthode de pensée: la res extensa (substance étendue) et la res cogitans (substance pensante). Mais à la différence de Galilée qui subordonne à la substance étendue les capacités de la perception, la substance pensante n’existe pas à proprement parler ni dans le temps ni dans l’espace. Des observations de Descartes reste toutefois l’idée de l’importance des glandes (dont la glande dite pinéale à l’arrière du système oculaire) en association avec l’hippocampe et le cortex (en transitant par le cervelet).

Plus tard au XIXème siècle, William James (1842-1910) un des fondateurs de la psychologie physiologique moderne, proposa la conscience comme processus et non comme substance; celle-ci reflète une intentionnalité et se trouve être personnelle.

A ce sujet revoyons le tableau de K. POPPER

 

 

 

Voir Schéma 3

Le monde 1 est celui des choses (selon la terminologie de Kant) et des états matériels incluant le cerveau humain.

Le Monde 2 est entièrement formé des expériences subjectives et des états de conscience.

Le Monde 3 est le monde de la connaissance objective; c’est le " monde " de la culture, créé par l’homme et intégrant le langage.

 

Au regard de ce tableau, prenons ce qui intéresse le processus de la mémoire et qui mène à la création:

  • les œuvres d’art et la musique se retrouvent dans les objets fabriqués. Ainsi, il existe une matérialité biologique de la capacité de la création mais qu’elle est le résultat d’apports extérieurs au moyen de la perception. Ce monde 1 est en échange constant avec le Monde 2 et lui fournit sa matérialité. C’est le monde où se constitue ce que j’appelle la mémoire passive. Ce type de mémoire passive représente la source qui fournira dans le monde 2 et 3 la qualité des aspects de l’expérience (perception, pensée, émotion, intentions, souvenirs rêves et imagination créatrice).

 

 

  • Le Monde 2 est celui où se retrouve l’expérience. Cette expérience se fonde sur les principes de répétitivité acquise dans la partie Biologie qui engendre les substrats matériels de la créativité humaine. Les connaissances subjectives de ce 2ème Monde révèlent la formation de ce que j’appelle la mémoire affective, alors que dans le Monde 3, cette mémoire affective devient opérante à différents degrés.

 

 

  • Le Monde 3 est celui de la connaissance objective. On remarque la notion d’héritage culturel codé sur des substrats. La notion d’héritage signifie l’interaction entre la mémoire affective et la mémoire active.

 

 

 

Lorsqu’il s’agit d’exprimer la pensée artistique sous la forme créative selon le sens de l’originalité stylistique, la mémoire passive contribue à la motricité de la réalisation par le biais des automatismes. L’analyse qui est suscité par ce type de mémoire, s’insère dans le fonctionnement de la mémoire active. S’instaure ainsi un processus de force entre l’héritage représenté par la mémoire affective et l’application usant de la mémoire active.

Le fait d’user de codes de notation musicale dits traditionnels, est signifiant de l’apprentissage correspondant au Monde 1.

Cela se traduit par la volonté de modifier par imitation l’ordre sonore mémorisé, afin d’obtenir la ressemblance à l’émotion déjà contenue dans une œuvre préexistante et mémorisée du point de vue sensitif. C’est le cas de la citation variée, de la variation mélodique et de l’imitation figurative. Dans tous les cas, du point de vue biologique, cela représentera un aspect créatif, dont l’objet devra être intelligible et interprétable pour une nouvelle réalisation.

C’est le cas dans ce qu’on appelle artisanat.

Dans le domaine de la création après introspection il y a décision d’obtenir un désordre correspondant à l’antithèse du " langage ".

Il apparaît ainsi, la volonté de dérive, où l’automatisme de la mémoire passive ne mènera plus à une représentation de l’imitation, mais à la réfutation fondée sur la priorité d’user de la mémoire active en tant que fondement de l’expérimentation.

Le résultat obtenu sera, même pour soi, l’objet abstrait qui nécessite une explication rationnelle. Cet aspect se retrouve dans la musique dite contemporaine qui fait abstraction a priori du discours et de la narration. Par contre elle suscite des interrogations quant à sa classification dans un genre intelligible puisque transitoire entre le monde 2 et 3.

 

 

Par ailleurs, la lecture de ce schéma, les correspondances sont significatives de par les relations entre les mots " choses " (au sens Heideggerien : une chose est le support subsistant de beaucoup de propriétés subsistant en elle et s’y transformant) et " inorganique " associant matière et énergie. La seconde partie du Monde 1, relève la constitution du " cerveau " a posteriori de " structure et actions de tout être humain ". Cette précision est assujettie à la constitution cérébrale après la constitution de structures et des actions, autrement dit, de l’expérience. Ainsi l’œuvre d’Art et la musique dans le Monde 1, arrivent en dernière position, comme associés à la constitution cérébrale.

Toutefois, considérons que la lecture de ce schéma n’est pas entièrement verticale, puisque ce qui émane des " choses " et de " l’inorganique ", se trouve dans la continuité d’un fonctionnement simultané qui engendre des trajectoires convergentes.

L’Etre devient ainsi le résultat complexe d’un ensemble de variables qui se transforment dans le Temps en fonction des rapports entre l’environnement le corps et l’âme.

Cette affirmation nous mène à deux fonctions fondamentales de l’existence : la vie et la mort, et plus poétique, la vie de la mort qui donne naissance singulièrement à la vie.

Ainsi, de la naissance de l’Art à sa prétendue Mort, de la préexistence de Dieu à l’affirmation philosophique de sa prétendue Mort, des siècles d’analyses scientifiques de cette " imbrication " entre Vie et Mort, révèlent les interrogations des hommes sur l’existant et le supposé existant pour justifier les comportements et comprendre le " comment " pour les uns et le " pourquoi " pour d’autres, des phénomènes qui font qu’ils sont " différents " à travers le rapport fondamental entre l’expression de l’imaginaire, la communication et l’entendement de ce qui est en premier sensitif puis sensible.

 

Mais, comme nous l’avons déjà évoqué, tous ces efforts révèlent un potentiel vital du système nerveux cérébral, chimique (hormonal) et organique, engendrant l’ensemble sensoriel perceptif qui évalue, analyse produisant des sens et termine le processus en s’exprimant et en communiquant.

 

Une des finalités est de révéler des capacités fonctionnelles spécifiques à partir desquelles l’Homme développe " l’Esprit " et ses "ouvrages " selon deux grands types d’actions: imitatif (réplication) et créatif.

 

Figures 1, 2A et 2B

Par conséquent, pour qu’il puisse développer à partir de ces deux typologies, l’Etre possède déjà les capacités provenant de sa propre constitution biologique. Ce " corps " formé a posteriori possède également des " mémoires " dont leur fonctionnalité pose les bases qui seront répliquées et variées à chaque mouvement, selon les interprétations faites avant et après perception.

 

Dans ce sens, le cerveau possède des " capteurs " sensoriels, autrement dit il possède un " équipement " moto-sensoriel actif, qui lui permet de développer une mémoire spécifique à l’action, d’évaluer par anticipation et de corriger et d’adapter les donnés calculés en fonction de ce que le corps doit faire ou subir.

Ce même cerveau fabrique les couleurs et inverses l’image. Il codifie de manière singulière ce que le LANGAGE rend Universel ( le rouge est le rouge) mais à la fois

 

En résumé, rappelons que dans le cas d’un instrumentiste ou d’un peintre, le mouvement du bras comme celui des paramètres physiques qui en assurent le touché pour le pianiste et le trait pour le peintre, seront anticipés par des calculs géométriques, de masse et d’intensité, variables selon la tache et le ressenti.

Le même processus s’adapte à l’acteur du point de vue de son attitude physique et mêmes des paramètres de sa voix selon l’entendement d’un texte.

 

En étudiants les pathologies, il a été constaté que souvent la partie lésée du cerveau correspondant au type d’action, est partiellement suppléée dans certains cas par des fonctions auxiliaires mais d’une efficacité parfois moindre.

Cela montre la dualité du même organe, marqué par un fonctionnement simultané et en apparence indépendante d’une partie à l’autre, à l’image des fonctionnalités de notre cerveau.

Nous faisons également abstraction lors de nos comportements des facteurs physiques qui nous composent en temps réel, car en écrivant un roman, en composant une œuvre musicale ou sonore, en peignant un tableau ou en reproduisant un objet et même en écrivant un texte de loi ou tout simplement en regardant le monde, il est plus que rarissime d’avoir en nous la conscience des composantes biologiques et chimiques qui régissent nos sens.

 

Notre conscience dans l’action produit des " automatismes " dans l’unicité de la pensée, alors que le fait de raisonner ou d’imaginer développe de multiples possibilités. Alors, notre analyse s’oriente entre ce qui fait que la relation entre cette " cartographie " ignorée de notre comportement répertorié par la médecine et nos actions. Elle se fonde sur et (régénérescence neuronale) engendre plusieurs types de mémoires ; nous pourrions les classés en deux grandes catégories qui se complètent: la mémoire " active " et la mémoire " affective ".

Certes, ce n’est pas une terminologie neurologique mais littérale, des caractéristiques mnésiques.

 

La mémoire " active " représente ainsi la propriété " mécanique " du fonctionnement neuronale. Elle permet à un enchaînement coordonné de répliquer une action en passant par le même cheminement selon la spécificité de l’action.

Le schéma suivant montre un exemple de la constitution de la mémoire synaptique.

 

Schéma 2 (John Eccles – évolution du cerveau et création de la conscience 7.4 p.207)

 

Il s’agit d’une EPSP (excitatory postsynaptic potential), réalisée sur les cellules granulaires dentées, obtenue par enregistrement extracellulaire. Après 4 stimulations 15 sec., nous constations que la force des synapses avait doublée et demeurait pendant 10 heures environ. La durée prolongée du renforcement synaptique fut immédiatement reconnue comme un excellent modèle synaptique pour la mémoire. Ce fut comme si la synapse se souvenait de son activation.

 

Maintenant regardons un dernier exemple, celui du pr. Berthoz d’après Squire et Zola-Morgan en 1991, concernant ce que j’appellerai la mémoire " emmagasinée " post-perceptive et que le professeur nomme mémoire déclarative (explicite), c’est-à-dire celle qui suit comme dans le premier exemple le fait :

 

Schéma (Berthoz p. 126)

Nous remarquons que la mémoire est signifié dans son ensemble symbolisé par le mot ; sans rentrer dans les détails neurologiques qui constituent cette mémoire, précisons qu’il s’agit d’un système de " cartes " qui couvre tout notre corps et qu’il ne faut pas confondre le système sensitif avec la mémoire. Autrement dit, il ne faut pas confondre la transmission de donnés avec ce qui mémorisé, préexistant car constitutif à l’origine de la constitution des corps. Affirmons que sans mémoire, " l’assemblage " des éléments qui nous donne forme ne pourrait qu’existaient comme des entités dont les trajectoires chaotiques ne tiendraient pas compte des périodes Temps (à l’exemple du Temps inexistant dans l’expérience de Genève).

 

Par conséquent le Schéma du Professeur Berthoz montre cette Mémoire qui communique à travers un partage de donnés, entre ce qui est perçu et ce qui est " automatique " et absent à la conscience en " temps " réel.

Le commentaire est le suivant : la mémoire déclarative (explicite) correspond au souvenir des faits et des événements et elle dépend de l’intégrité du lobe temporal du cortex cérébral.

La mémoire non déclarative (implicite) constitue un répertoire d’habilités et elle est indépendante du lobe temporal. L’apprentissage non associatif concerne la mémoire qui supprime la sensibilité à un stimulus lorsqu’il se répète (habituation) ou, au contraire, la maintient et l’augmente. " Priming " est le terme anglais qui désigne la modification d’une réponse observée lorsqu’on donne à un sujet un indice (qu’il garde en mémoire pendant un court instant) sur ce que sera le stimulus juste avant sa présentation. Ce diagramme ne distingue pas entre mémoire à court terme et a long terme et ne contient pas non plus le concept de mémoire du travail.

 

 

Lorsque nous parlons de l’imitatif, cette notion inclus plusieurs paramètres:

 

  • la préexistence d’un système évolué permettant l’orientation et l’action post perceptive

 

 

  • la formation d’une mémoire " périodique ", fondée sur une expérience d’origine suivie de variations selon les différents types de phénomènes, d’objets rencontrés, c’est-à-dire une première expérience qui sert de " référence " aux suivantes mais conditionnés par les donnés de l’identification et du rapport effectué entre ce qui est perçu et ce qui est déjà mémorisé.

 

 

(voire l’exemple de la pierre ponce et du béton ayant les deux mêmes formes et mêmes couleurs et disposés dans un même environnement).

L’expérimentation confrontée à l’expérience première signifie l’imaginaire. Nous expérimentons par nécessité et chaque mouvement reflète le niveau de notre volonté de confronter automatisme et expérimentation.

 

Cela nous mène à l’entendement du sensible. Ces deux propriétés des corps apparaissent sous deux formes : celle consciente et raisonnée (pour certaines espèces) et consciente mais biologiques pour d’autres. Les propriétés du raisonnement repose et sont proportionnelles aux langage.

 

Par exemple : une fleur réagit à des stimuli extérieurs mais en termes chimiques qui n’entraînent pas de raisonnement mais des réactions en chaîne. Un animal réagira à un autre niveau, proportionnel à son langage. Nous reviendrons sur ce lien entre langage et entendement du sensible.

Les points communs entre entendement et sensible sont d’une part la préexistence d’éléments " absents ", et d’autre par la spécificité de l’espèce.

 

Par contre, si nous devions donner une définition à l’entendement, nous ferions appel à la mémoire affective, en précisant que l’entendement représente ce que nous pouvons associer à l’expérience et aux paramètres de notre volonté, celle de l’homme.

En ce qui concerne le sensible, il se détermine selon les qualités d’un corps dans l’environnement, ses capacités et caractéristiques sensitives et selon les points communs existants entre les stimuli extérieurs et les réactifs internes. Cela situ le corps dans une situation de tension constante qui détermine le comportement et engendre l’expérimentation.

 

En traçant le schéma suivant nous déterminons un processus qui conduit à la notation créative ou artisanale.

 

Schéma 4

Ce schéma résume nos propos depuis le début:

 

1 – Il met en évidence le ……………………………..etc….article publié aux Editions l’Harmattant – actes de Colloque Paris VIII – " la Mémoire "