Ecrits, essais

 

Pensées Libres - Une approche thématique, Economie et Pluriculturalité

 

J’ai percé le Miroir dans sa profondeur et suivant le "Fil noué" du Temps, j’ai perdu mon image. "Moi" n’était plus qu’une monade de l’humain, biologie et physiologie d’un système fonctionnel génétique s’identifiant dans un ensemble de "monades". Autour de moi et avec moi ces monades s’identifiaient en une multitude d’Etres Humains qui nourrissaient mon imaginaire m’offrant à la fois le " Volume " de l’Histoire et non plus uniquement sa linéarité.

Tout n’était que partage des connaissances, des savoirs dans un espace d’expressions communicatives fournissant la raison nécessaire à l’Existence. Ils et elles œuvraient par la fusion progressiste de leurs différences induite à  la Consciente unicité de leur Nature.

Tout n’était que contenant, profondeur et fusion dans un espace de diffractions. Comme un jeu de  carte ou chacune des cartes est un "miroir" qui modélise les différences, les " Monades des Monades " cultivaient à leur tour toutes les dimensions, en se rendant visibles et remarquables à travers leur singularité.

"Moi" devenait ainsi la dialectique consciente de l’Unicité des gènes et du phénomène des "contraires intrinsèques",  pourvues d’une mémoire volumétrique à la fois stationnaire où "Je" s’inscrivait dans un processus cumulatif et par l’action les deux engendrait le "sus-concient" créatif. (Dans la langue espagnole le verbe être se traduit par un temps provisoire (estoy) et permanent (soy)).

Ainsi j’ai entendu gémir au loin des mots qui disaient: Là tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté…..et j’ajouterai, GNOSE (savoir) de la dialectique de l’équilibre entre La Lumière et sa déclinaison dans l’Infini; Lumière dont les trajectoires l’a décompose pour la recomposée sans cesse. Trajectoires qui la contractent et la restructurent à travers la diversité des dimensions.

Ces premières phrases qui peuvent paraître " très oniriques " me permettent d’avoir le plaisir, l’audace et l’honneur de vous présenter une Introduction  à L’Homme créatif et La Pluriculturalité , sous la forme d’observations cognitives critiques.

Lors de cette première partie, je développerai l’idée de ce que pourrait être et ce que n’est pas la Pluri-Culturalité, tout en gardant une constante, celle de l’Homme Créatif qui demeure le fondement de l’Introduction de ce soir, et c’est à travers de cette réflexion que je développerai le fait qu’en partant de l’Unicité de l’Etre Humain comme base biologique de la philosophie, l’Economie récupère systématiquement les fondements afin de dénaturer la politique en attribuant une fonction " divine " des droits et regards du Pouvoir. " Je " volontairement déconnecté de la conscience du " Moi ", récupère les qualités philosophiques afin d’ériger la vraisemblance en fixant une identité monothéiste à la fatalité.

Mon objectif est de montrer que les Etres Humains ont une fonction réplicative commune qui leur permet  d’établir sans cesse des systèmes à partir d’éléments communs et de manière cyclique, de les faire évoluer dans un sens commun tout en tenant compte de leurs particularités et d’opérer à leur dégradation afin de construire d’autres systèmes qui leur assureront le paradoxe de leur pérennité.

Par conséquent toutes opposition à cette démarche qui constitue la nature de l’Etre Humain, conduit à sa négation (tel un retour en position embryonnaire) et à la situation de crise déterministe suivie "d’implosion". Dans notre cas, la restructuration culturelle et socio-libérale d’aujourd’hui, conduit aux replis vers des représentations religieuses, plus précisément à l’abstraction de l’expression issue de l’Imaginaire et à sa transformation en données de communication associées à un "pouvoir de l’impossible autrement" qui contrôle et oriente l’évolution culturelle.

Cette dénomination de pluri-culturalité, qui s’accommode aujourd’hui sous différentes formes fluctuantes entre les manières de gérer les sociétés par les Pouvoirs d’Etats soumis aux idéologies et leurs déclinaisons à la vraisemblance des systèmes fonctionnels, s’inscrit paradoxalement dans l’évolution économique puisque ces Pouvoirs de la vraisemblance "s’agrippent" toujours à la linéarité de l’Histoire.

Pire encore, lors de la décentralisation des Régions, puisque l’Etat partant d’un principe essentiellement économique, délègue au différentes régions la "liberté" d’un retour progressif à leur Unique réalité culturelle, sociale et géo-politique, se retrouvera dans la situation régalienne du XVIIème siècle en attendant que ces Régions acceptent la Constitution de l’Unicité d’une conscience Mondiale-Européenne-Territoriale. Au jeu d’échec cela s’appelle "une perte de qualité". Par ailleurs une des causes qui empêchera dans quelques années et fondamentalement la conscience d’appartenance, sera celle de la variation démographique et de la prédominance culturelle dans chaque Région.

Autrement dit, ces Cultures récupérées par la politique économique serviront de maquillage aux différents Pouvoirs, alors que si elles tentent d’affirmer leurs identités,  elles tombent dans une opposition à l’immédiateté politique, sortant  ainsi du système gestionnaire.

Pour souligner la pauvreté et la dangerosité du langage économique, il suffit de relever un des mots clé de certains économistes qui ne conçoivent rien d’autre que la "croissance" en tant qu’unique solution à tous les problèmes. Ils ignorent volontairement l’humanité au bénéfice de la mécanicité des marchés représentés par la propagande du naturel du système libéral. Par ailleurs dans cette dramaturgie obsessionnelle d’une certaine "caste" œuvrant dans les sociétés, même les métaux ne sont plus que la vraisemblance des entités du vivant, pour ne pas dire la "virtualité" et la négation de la "nature" du vivant; ce qui est à l’image des pathologies des joueurs de casino.

Dans ce sens la prise de conscience commune et dans l’immédiateté soumise aux communications visuelles des conditions vitales de l’Humanité, soulève le problème de l’expression et des affects du "Vivre Ensemble". Cela dans un contexte où le Pouvoir économique domine et régule à lui tout seul les mutations sociales, classant et re-classant politiquement les être humains en stigmatisant leurs cultures et selon le grès d’une suprématie fictive et rendue vitale. A l’image de l’inscription gravée sur la charrette d’un ferrailleur ghanéen qui récupère les déchets du monde entier (malgré la directive de la Convention Internationale de Bâle en 1992 portant sur le reclassement des déchets) qui dit: "Il faut souffrir pour vivre". Nous sommes au XXIème siècle.

En regardant la réalité en face, derrière cette panoplie de "cultures" du monde, affichées par la politique comme les produits d’un supermarché de la pluri-culturalité destinées à calmer et à combler les aspirations des communautés, le classement ne se traduit plus uniquement par des résistances républicaines à toute forme de racisme ou de nationalisme, mais au niveau des droits fondamentaux de l’humain (et même du vivant).

La philosophie appliquée au progrès social en occident et méconnue par d’autres civilisations, assimile cet "impossible autrement" menant à une véritable régression concertée.

En 1996 opposé à la prédominance de l’économie-politique et persuadé que nous étions dans un tournant décisif des sociétés, j’ai mené une étude sur les convergences des cultures liées à l’évolution Historique des sociétés qui forment la modernité du monde contemporain et sur la prise de conscience d’une Pluri-Culturalité.

 A ce sujet je vous suggère la lecture d’un texte de Bernard Poche du CERAT Politique Administration Ville Territoire au CNRS Université de Grenoble II (1999) et surtout le Livre Blanc du Dialogue InterCulturel du Conseil de L’Europe – publié en 2008 sous l’intitulé générique du "Vivre ensemble dans l’égale dignité" - titre qui de nos jours,  ferait sourire même un enfant de 6ème // dernièrement le Rapport Gilles Kepel : Banlieue de la République 2010


                 Les ramifications sociales dans l’éducatif laïc, le sens républicain et l’apprentissage de la "richesse" des connaissances dues à la diversité dans l’Unicité Européenne inscrite dans la Mondialisation, ainsi que mon opposition à la modélisation à partir d’une déontologie fictive de l’Economie englobant la Politique, motivaient la question suivante formulée de manière volontairement provocante:

  • Comment peuvent vivre ensemble, communiquer et s’exprimer les peuples du monde selon les valeurs Républicaines et démocratiques de l’Europe Occidentale, alors que pour la plupart, ces civilisations vivent une " histoire stationnaire " imposée et non "cumulative" comme la notre, pour reprendre la distinction effectuée par Lévi Strauss (in Races et Histoire – (bororo, sami, pygmées, zoulous, yanomamis etc.) ) ?

 

De manière anecdotique je rappelle les propos de Nicolas Sarkozy qui représente le pouvoir de l’Etat et d’une Nation, lorsqu’il affirme "qu’il serait temps que ces peuples entre dans l’Histoire… ". Mais de quelle Histoire parle-t-il  sinon d’un système fonctionnel de la vraisemblance qui leur est imposé depuis des siècles, et empêche ces peuples d’évoluer à partir de leurs identités puisqu’ils sont confrontés à l’adéquation culture-modernisation ?

Par exemple, aujourd’hui le terme utilisé est celui de "pays émergeants" et non pas de peuples émergeants (quel vilain mot) ! !!

Instinctivement M. Sarkozy ne puise pas dans l’Histoire de notre pays et curieusement, il ne pense même pas à certains ouvrages de la monarchie-libérale qu’il défend, comme par exemple le  Code Noir édicté par Colbert et promulgué sous Louis XIV, ou la pièce Zamore et Miezal’heureux naufrage, programmé à la Comédie Française en 1795 et dont le titre original L’Esclavage des Noirs appartient à une certaine Marie Gouze dite Marie Olympe de Gouges.

Cette différence entre peuples et pays, imposée économiquement aux autres, implique la dichotomie entre la culture et l’économie libérale et spéculative des valeurs qui ne se retrouvent plus axées sur les humains qui assurent la production physique, ni sur la spécificité géographique et topique des cultures, de leur droits vitaux, ni sur l’éducation, ni sur les fondamentaux du progrès social. Autrement dit, l’identité culturelle acculée à l’ignorance et assujettie à la vitrine exotique, paradoxalement ne suscite pas l’épanouissement mais devient représentative d’un phénomène psychanalytique " de névrose de défense " se traduisant par des regroupements et revendications communautaires en décalage avec le progrès au présent contemporain. Dans les cas de crise existentielle, les cultures assurent souvent l’équilibre de l’identité vitale des individus en arrière plan du fonctionnement social. Elles retrouvent ailleurs que dans l’Etat, les fondements de la morale et de l’éthique issues de la " vision verticale du ternaire" et ritualisées par le "sus-conscient" au-delà de l’Humain.

La culture devient ainsi essentiellement ritualisée à travers les religions principalement monothéistes puisque le principe centralisateur ressemble à celui de l’Etat envers le citoyen (partage, égalité relative, principes moraux etc..).

Le phénomène de permanence qu’entretiennent les pouvoirs des Etats, concernant la perméabilité entre les religions et la Monarchie annihile les relations intrinsèques entre les cultures et l’évolution sociale. Ces pouvoirs que nous pourrions appeler "suprêmes" se servent de l’ambiguïté de l’interprétation des valeurs appartenant à la structure républicaine et démocratique (fraternité, assistance sociale, démocratisation de l’éducation etc…) afin  de modifier les droits acquis dans la linéarité de l’Histoire. Par ailleurs ces droits ne représentent pas uniquement le dispositif productif, mais touchent directement l’évolution de la condition humaine.

Par cette croyance non-interprétée et une Culture singularisée, l’Individu aspire toujours à devenir remarquable mais grâce aux communautarismes religieux, à l’image des martyres islamistes et chrétiens. Il s’identifie par l’affirmation d’un pouvoir communautaire et dans ce cas l’unique régulateur entre les différentes cultures présentes, n’est plus la valeur républicaine mais la pseudo déontologie de l’économie-politique.

Il n’y a plus de pluri-culturalisme à travers les langages sensibles, ni les points fondamentaux et humanistes communs, mais la conscience d’un vivre ensemble sous contrôle d’un pouvoir suprême. Dans ce cas, le Pluri-culturalisme ressemble à une vitrine de la configuration démographique et non plus à la complexité des connaissances et des savoirs. Elle n’a plus d’intérêt autre qu’ethnographiques à l’intérieur de l’Histoire "vivante", puisqu’elle devient un régulateur des politiques sociales.

Il suffit de regarder les "éclatements sociaux" en Europe pour constater la généralisation des revendications clamant le droit de vivre dignement dans le monde contemporain. Dans ce sens la notion de Culture ne représente plus l’épanouissement des individus mais une valeur subterfuge de l’Existence.

Et même si la Culture n’est pas une "arme de la révolution" elle devient la représentation des " limites " d’un espace identitaire et par la même raison la représentation d’un potentiel inductif d’actions du "Je" en affirmant la crise de l’Etre au-delà des "limites" sociales, selon la définition de Karl Jaspers.

Selon la " normalité " des fluctuations politiques il se crée ainsi le rapport entre le "naturel" qui forme la mémoire de l’individu et ce " sus-conscient " qui le rend remarquable. Je rappelle que ce que j’appelle le "sus-conscient" est la transcendance à partir du binaire organique qui assure les fonctionnalités de tous les individus.

Suivant ce raisonnement, la culture n’a pas vocation à être revendiquée, mais à être reconnue comme une richesse des savoirs et une constante historique liée à l’éducation.

Tel que je l’ai déjà mentionné et en me faisant l’avocat du diable, dans le cas contraire, la culture devient un moyen de la négation politique et conforte ceux qui soutiennent la notion monarchique de l’appartenance à un Droit divin ou alors à " l’innommable " pour ne pas dire la régression jusqu’à l’état primaire des Individus.

A ce titre et dans l’actualité, j’observe que les populations dites " périphériques " faisant l’objet de "l’intégration" au pieds des "barres" architecturales, ont une Culture, mais dénaturées par la modélisation opérée par l’Economie-politique d’Etat au point qu’elle se transforme en  combat et négation de la progression Historique, c’est-à-dire en "anti-culture" nationale. Seules les départements et les communes demeurent encore actifs par des nombreux programmes à destination des sensibilités culturelles présentes sur un territoire et qui nécessitent localement un engagement financier (et souvent avec un endettement important) et humain afin de préserver les valeurs républicaines.

Cela conduit à l’oxymore du discours fataliste libéral et inévitablement à la mutation linéaire des caractéristiques connues dans l’histoire de la dictature stalinienne ou maoïste. Mutation entre l’oppression visible et occultée après la seconde guerre mondiale et l’oppression maquillée et transformée en Pouvoir " invisible " aujourd’hui.

A juste titre, le mot si cher à notre ami Stiegler, la pharmacopée à la fois poison et remède, adaptée au système libéral mondialisé par la contrainte institutionnelle et le démembrement des rapports sociaux, convient parfaitement à la volonté d’ordonnancer la "médication" actuelle concernant la défense d’un système à la dérive.

En défendant la dérive du système économique l’Etat ne recherche plus d’analyser les point communs entre les cultures mais la manière de classer démographiquement et d’uniformiser l’ensemble des sensibilités culturelles sous l’égide d’une pseudo politique de la pluriculturalité. 

 

Comme l’écrivait en 1650, Madeleine de Scudérie :

À travers la noirceur de l'ombre, qui cache la mer et les cieux,

Une clarté blafarde et sombre, fait voir l'une et l'autre à nos yeux

 

A travers la figure de l’oxymore et également pour faire un lien qui me paraît important entre culture et la pluriculturalité représentative de la société, j'ai choisis une des citations clé de Margaret Thatcher:

… vous savez , il n'y a aucune société. Il y a des individualité hommes et femmes et il y a des familles.

La " petite DAME " continue avec son cynisme réducteur de l’histoire monarchique des anglo-saxons : Et aucun gouvernement ne peut quoi que ce soit, sauf s’il repose sur les gens (le peuple) et œuvre avec les gens (le peuple) qui devront compter d'abord sur eux. Notre devoir (droit) est de nous occuper de nous en premier, puis nous occuper aussi de notre voisin.

      Nous retrouvons ici comme tout au long de ce discours, la théorie d’Adam Smith ainsi que plus loin de ce discours, la théorie de la "main invisible" ; en résumé, le détournement libéral d’un raisonnement de bonne moralité : en travaillant pour moi je travaille pour les autres…

Quant à Margaret Thatcher, après avoir consulté sa conscience chrétienne, elle achève tous les combats historiques livrés pour le progrès social, en soulignant la menace du "père fouettard": Les gens (le peuple) garde trop en mémoire leur droits, sans tenir compte des obligations afférentes, parce qu'il n'y a aucun droit à moins que quelqu'un respecte une obligation en lien avec celui-ci "

      Cet énoncé libéral n’est pas complètement antinomique à Winston Churchill, qui lui n’hésitait pas de sacrifier la moitié de l’Europe devant Staline hilare avant Yalta, le 9 octobre 1944, (in CHURCHILL, Winston, "Triumph and Tragedy", Houghton Mifflin, Boston, 1954, pp. 226-228) .

Je profite du mot "individu" pour remonter le sens dénaturé par notre "triste figure" Margaret et repositionner celui-ci comme l’entité plurielle des sensibilités et représentation intrinsèque à la Société à travers laquelle IL/ELLE existent, ne serait-ce que parce que c’est cela que pérennise la vocation culturelle de l’humanité et à posteriori le monde du travail productif et ses caractéristiques sociales du pluri-culturalisme.

Loin du Traité de la nature humaine de David Hume (XVIIIème s) et même de la profonde réflexion pourtant libérale de la Théorie des Sentiments Moraux d’Adam Smith, Margaret Thatcher extrait de la philosophie la sauvegarde de sa gouvernance à travers le Pouvoir économique devenu vraisemblance d’une Divinité de fait (dans notre cas chrétienne mais cela peut être également l’appropriation religieuse dans le cas du terme charia ), de laquelle est issue la directive monarchique du devoir avant la récompense. On peut ajouter également à cela, la non-reconnaissance a priori des droits fondamentaux des humains; droits qui départage la spécificité de la nature humaine et qui représentent une contrepartie à la nature animale (éducation, santé, se loger et se nourrir à travers l’égalité républicaine du partage…).

 

[

- Un mot sur La Charia sans faire aucun commentaire ni comparaison avec la modernité occidentale; ce terme très ancien se traduit par "chemin pour respecter la loi de Dieu" , représente à l'origine, diverses normes doctrinales,  sociales, culturelles, et relationnelles édictées par la "Révélation". Le mot est reprit en arabe dans le contexte religieux mais en réalité il codifie à la fois les aspects publics et privés de la vie d’un musulman, ainsi que les interactions sociétales. Les musulmans considèrent cet ensemble de normes comme l’émanation de la volonté de Dieu (Shar'), de la même manière que dans l'Histoire  de la Chrétienneté en Occident.

          

           Avant d’avancer je pense utile de définir un droit fondamental en tant que pluralité de la condition vitale et de la "résistance naturelle de l’individu" qui doit se retrouver dans la modernité de la constitution sociale et dans toute législation induite à la démocratie.

C’est une attribution qualitative de la notion universelle de ces conditions vitales de l’évolution et du progrès dans l’Histoire que le législateur doit suivre et formaliser.

Dans ce sens, je traduit le mot "société" par une entité vivante en mouvement de par la convergence des expériences culturelles et en évolution constante à travers le phénomène d’induction des aspirations des individus.

Cette évolution trans-générationnelle modifie et adapte progressivement l’ensemble des systèmes qu’elles a engendrés et qui caractérisent les sociétés à travers l’adéquation environnement – mémoire pré et post natale - éducation-temps/espace présents pluriels –immédiateté de la Culture de l’Individu.

L’adéquation suscitée argumente l’Histoire, sa propre histoire dans l’Histoire, en créant des "volumes", autrement dit des "contenants" réunissant sa verticalité et sa linéarité.

Ces contenants deviennent présent de manière complexe à travers le phénomène de perception dont la sélectivité est à la fois fonction des affects et des configurations physiologiques de la mémoire propre à l’ensemble des individus.

Cela n’est pas uniquement dues à la masse des connaissances de chacun mais à la complexité du rapport fonctionnel de la perception de l’ensemble de l’appareil sensoriel associé aux expérimentations et aux différents niveaux de l’entendement qui traduisent les représentations sensibles.

La "représentation sensible" au singulier sous-entend la perception et l’entendement comme socle de l’expression (intonation, gestuel etc…) en direction d’autrui dont les moyens de représentation (langage syntaxique, notations, écriture au sens d’englobant et de  pouvoir), préfigurent les formes communicatives. Ces formes "communicatives" se conjuguent avec l’ensemble des supports et types de support de l’écrits ou du visuel qui attribuent un sens intelligible.

Par conséquent, l’imaginaire développe la symbolique et signifie a posteriori les représentations au-delà de la convergence de différents facteurs physiques des représentations sensibles communes à toutes les cultures. C’est à travers le savoir et l’acquisition progressive de ses représentations communes et non pas à travers l’analyse comparative des cultures, que nous pouvons concevoir le vivre ensemble dans la "pluri-culturalité".  

Comme l’Etre Humain est le fondement de toute conscience ayant les capacités induites de la perception, j’affirmerai le postulat suivant ainsi que trois questions afférentes au sujet de "l’individu" selon la théorie "post darwinienne" comme point de départ de l’analyse de Bühler –Popper-Eccles :

(Si ) l’Etre est l’unicité qui assure sa propre choséité (Kant-Heidegger),

  • Doit-il y avoir "un tiers spéculatif " (le sus-conscient représenté par l’imaginaire) pour qu’il puisse s’assurer le fait qu’il œuvre afin de devenir Remarquable ?
  • Et dans l’affirmative de ce "sus-conscient" qui engendre ce "tiers" spéculatif induit à "soi", comment la créativité engendre-t-elle à son tour, des systèmes fonctionnels qui tout en reproduisant l’ensemble des systèmes qui le constitue culturellement et socialement dépassent les fonctionnalités du binaire ?
  • Admettant que la capacité syntaxique des langages qui découlent de ce "tiers" et que la culture des Individus est issue des capacités sensorielles et mnésiques qui permettent la perception et le mimétisme, quelles sont les points communs de la pluri-culturalité menant aux affirmations inductives et qui fondent la conscience de l’unicité des Etres dans un Espace fini ? 

 

Il est évident que mon temps imparti à cette planche et par ailleurs si j’ose dire, la "vastitude" de ces sujets, ne me permet pas de proposer des réponses en détail à chacune de ces questions.

Par contre, le mot "créatif" attribué à l’Etre Humain nécessite une attention particulière impliquant des paramètres biophysiques.

Au risque d’être un peu long en abordant une "conclusion  ouverte" à cette introduction à l’Homme créatif et la Pluri-culturalité,  je crois indispensable d’apporter quelques éléments objectifs qui confirme certaines de mes affirmations :

 

Les recherches neurologiques, l’imagerie récente associées à l’anthropologie montrent que le cerveau comme l’organisme humain possèdent les mêmes organes et fonctions neurologiques pour tous les Etres humains. Les différences rencontrées ne se situent pas à ce niveau mais sont fonctionnelles en rapport avec l’environnement, le lieu géographique, la topologie des périmètres d’évolution, les conditions climatiques et des milieux ambiants.

Tout cela constitue les variations d’un organisme cérébral binaire caractéristique des mammifères, mais aussi qui spécifie et stimule puis qui RITUALISE ( par ce que j’ai nommé le "sus-conscient"), à travers la capacité de mémoriser l’attribution des fonctions d’usage aux objets environnant, étape par étape de l’expérimentation. Quant à la "créativité", cela implique ce qui ne répond plus à ce rapport directe fonctionnel des objets (artisanat), mais révèle l’expression sensible à partir et au-delà d’un ensemble de données systémiques (l’art). Les différentes modalités qui permettent de dépasser la mimésis constituent les qualités qui rendent l’individu, remarquable. En cela l’Homme créatif est le socle à toute culture.

Il n’a "aucune mémoire" consciente de sa naissance et ne connaît pas non plus le moment de sa mort ; autrement dit, il développe et donne naturellement une priorité affectant son imaginaire à une mémoire vraisemblable et qui pour "progresser" parcourt systématiquement le chemin inverse à son évolution vers l’autre extrémité de sa vie (sa mort).

On constate ainsi que sa trajectoire référentielle est inversée (rétrograde) à la progression de l’âge, formant progressivement et par étapes successives l’imaginaire et la vraisemblable de sa temporalité physique; de la même manière qu’un mineur qui descend et qui pense à la surface où se trouve son point de départ. (Dans un langage commun, nous pourrions dire que devenir "adulte" constitue un effort psychophysiologique constant.)

En brûlant les étapes du raisonnement, disons que le regroupement de ces deux vraisemblances des extrêmes d’une vie dans la conscience au présent, signifient le "mouvement" constitutif d’une des bases psycho-physiologique menant à la créativité.  Progressivement, "l’Individu" identifiera sa conscience alimentée par les différents types de perceptions et des mémoires du vécu, et développera le potentiel (qui lui est induit) afin de transmettre aux autres le résultat de ses expérimentations ; plus évoluer encore, de ses apprentissages et de leur transmission générationnelle, ce qui, par exemple, n’est pas le cas des primates. (expérience non concluante avec Sarah la femelle chimpanzé qui ayant appris environ 1600 signes et tâches à accomplir fût rejetée par les jeunes et les adultes lorsqu’elle se trouva en situation "d’enseigner" ce qu’elle avait appris et différent de l’apprentissage habituel des primates qui étaient pourtant confrontés aux mêmes objets et situations que Sarah – Premarck, Gardner Woodruff pour Sarah 1977 ; Tetsuro Matsuzawa expérience mémoire comparative entre chimp 80% et étud chiffres 40%  env. 1980 ; voir aussi Jane Goodall utilisation des objets etc.)

Sans m’attarder sur cet aspect très complexe de l’évolution, je passe directement à l’aspect syntaxique vocalisé associé aux représentations graphiques dans l’espace et qui constituent les prémisses sensorielles de trois éléments de la créativité : les postures, l’expression, la communication formalisée.

 

En référence à Karl Bühler (1879-1963) reprit en 1972 par son ancien élève Karl Popper qui analyse conjointement avec le neurologue John Eccles les " 3 mondes " de l’évolution de l’humanité, le mot "culture" selon son évolution étymologique et historique et jusqu’au terme allemand Kultur dans la définition kantienne regroupant les disciplines des connaissances et des savoirs, signifiait le simple fait de cultiver la terre. Associé au mot "éducation" à partir du XVIIIème siècle prit le sens de la "formation de soi" par l’intermédiaire de la société afin qu’il soit civilisé.

Figure 4-2 : Tableau des trois mondes qui englobent toutes les formes de l’existence ainsi que toutes les expériences – Kart Popper et John Eccles 1977.

Si la traversé de ces trois mondes est intrinsèque à celle d’un Individu, je constate que celui-ci montre la capacité de répliquer la cohérence fonctionnelle selon des spécificités déterminées à posteriori de sa constitution; plus précisément lorsque l’Individu prend conscience de son genre humain et de ses fonctions reproductives.

Poursuivant cet observation je dirais que toutes les cultures sont nées de cette cohérence réplicative du potentiel induit à l’individu selon les spécificités géographiques et ethniques.

 

Il existe ainsi plusieurs degrés d’évolution de chacune des Cultures dont l’évolution repose sur la sélectivité mnésique et les affects jusqu’à l’émulation d’un "sus-conscient".

- Ces Cultures représentent ainsi l’arborescence et les ramifications de codifications spécifiques se regroupant suivant des points communs et convergeant dont le "tronc" principal est le Pluri-Culturalisme.

  • De manière systématique cette évolution vers l’acquisition de la culture se retrouve dans la  proportionnalité des rapports de confrontation avec le préexistant et l’apprentissage.
  • Cet apprentissage est celui des notations signifiant le sens de l’Ecriture en tant qu’englobant d’une action cumulative et formatrice de la conscience.

Pour finir cette première approche,

                 Aujourd’hui le phénomène de la Mondialisation devrait impérativement permettre à l’accession à cet arbre des connaissances et des savoirs dans la transversalité de toutes les cultures. Autrement, un des dangers majeurs est de revenir à la notions de la singularité culturelle à l’encontre de l’évolution sociale laissant à l’économie – politique le pouvoir de centraliser les différentes notions et codifications en créant une déontologie morale et éthique de l’anti-humanisme. Dans ce cas de défiguration nous ne pouvons plus parler de Pluri-culturalisme, mais d’une régression représentée par le classement des valeurs culturelles.